dimanche 7 mars 2010

Du "Ghost work"

Le "Ghost Work" est un concept qui prend de plus en plus d'ampleur, même si le mot lui-même est peu connu.  Qu'est-ce donc?

On peut traduire "ghost work" (travail fantôme en français) par la définition suivante: "le travail autrefois dévolu à un employé "parti" -le plus souvent licencié- mais qui désormais se retrouve effectué par un collègue restant; le collègue restant se trouvant (sur)chargé car ce surcroît de travail se fait en plus de son travail initial. (1)

Un concept qui fait florès dans le monde du travail actuellement.
En fait, cette notion anglo saxonne est une conséquence observée, celle des licenciements successifs dans une entreprise.
Ce n'est, semble-t'il, pas une volonté délibérée ou une stratégie.

Les employés restants écopent du travail des salariés qui sont "allés relever d'autres challenges".
"Ecoper" est le mot juste, car en général ils n'ont ni la compétence, ni l'expérience pour accomplir leurs nouvelles tâches en plus de celles pour lesquelles ils sont payés (et le plus souvent formés).

Ainsi on peut suppléer au départ d'employés "invités à poursuivre leur carrière ailleurs" sans embauches nouvelles et sans coût nouveau, hors la déperdition de connaissance (ce fameux "knowledge" dont tout le petit monde du management se gargarisait à la fin des années 90 et dont tout le monde semble désormais se moquer) et hors baisse de productivité (2).

Bien sûr, cela a un coût humain, mais tel l'homme qui chute "pour l'instant ça va"...


(1) on peut trouver d'autres définitions et exemples sur ce lien qui attribue la paternité de cette définition à Hamilton Beazley dans Continuity Management.
(2) D'autres effets secondaires ici.